PERSOANE INTERESATE

miercuri, 22 iulie 2020

AUTOUR DE PROUST - Tanka prose



Toate textele publicate în această carte au ca sursă de inspirație un fragment din În căutarea timpului pierdut, de Marcel Proust.

COUP DE BLUES

„Dès le matin, la tête encore tournée contre le mur et avant d'avoir vu au-dessus des grands rideaux de la fenêtre de quelle nuance était la raie du jour, je savais déjà le temps qu'il faisait.”

On entend les voyelles de la pluie. L'amertume de l'âme les absorbe, en dégageant un air saharien, tout en accord avec mon esprit… 


Le chant

d'oiseau dans la cage

tire vers sa fin –

ma joie de vivre encore

tournée contre le mur


Ça fait déjà une semaine que je n'ai pas détaché les feuilles de calendrier. C’est toi qui faisais ça. Il n'y a pas de feu dans le poêle. C’est moi qui faisai ça, mais je m’enroule comme je peux mieux dans la couverture.
À quoi bon en sortir ? Tu n’es pas ici à prendre tout à coup mon côté du lit. J’ai tant besoin de ton sourire câlin…et il pleut.


Les globes de Noël

ressemblent à des yeux

sans lumière –

je pourrais perdre ma vie,

mais jamais ton amour


Après quelques mois, je suis sortie chercher mon temps, trouver le sens de la vie. Dans la cour de l'abattoir, l'acacia a fleuri et se fait sentir de loin. Je prends une longue randonnée. Un tour, deux tours, sous le bleu moucheté du ciel, avant de m’arrêter à une station de bus où je me tiens jusqu'au soir, sans aucun but.
Il peut être agréable cet air délétère, là-bas. Les gens se rassemblent de temps en temps, comme s'ils viennent chez moi, sauf tu.


Oiseau malade

resté dans le chemin

au gré d’un rapace –

ma vie n’est pas grande chose,

captive dans ton oubli


Ah ! Que cette nuit est plus foncée que jamais, et moi, encore dans la rue. Soudain, une lumière à ma fenêtre fait tressaillir mon cœur. Tu es la seule personne qui puisse faire ça. Si j’étais vent, j’arriverais à la maison plus vite. Je cris ton nom…
Hélas ! Ce n’est qu’une autre solitaire, la Lune. On se regarde et on se dit : nous somme seules, mais vivantes ; un beau jour, quelqu’un va frapper à notre porte…


Les étoiles

comme des framboises mûres

en plein hiver –

le désir d'être aimé

n'a pas d'âge et de saison


Je remets le calendrier à jour et j’allume le feu avec ses feuilles. Pourquoi ne pas regarder le ciel à nouveau ?. En fin, une étoile filante, un premier désir accompli. Je descends dans la rue, où un irrésistible chaton noir fait le câlin et je l’amène chez moi. Il se joue à lui- même. Un peu de comédie va effilocher mon petit coup de blues.
Cet amas de papier blanc sur la table est un signe que j'ai déjà perdu assez de temps.
Écrire c’est un peu mourir, mais mourir ce n’est que recommencer la vie…
Les aiguilles de l’horloge se croisent à minuit. La tête tournée contre le même mur, je sais déjà, sans prévisions astrales, demain sera un jour à l’encre et à la plume …

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